Au sujet de la ville

Une ville, mille immeubles, cinq mille fenêtres pour quarante mille vies.

Autant de visages derrière les murs qui pestent sur les pigeons des parcs et des squares qui s’inquiètent des chats sur les toits qui s’offusquent des grèves sans raison.

Les voitures, le bruit des voitures, leur odeur et la poussière noire qui s’infiltre partout. Sous les portes par la fenêtre ouverte sur le jardin d’enfants et leurs rires.

Les arbres, les arbustes, les buissons citadins, si petits aux pieds des immeubles, des gratte – ciel et des tours. Des cafards sous le tapis, dans les placards, quelques bestioles refugiées pour se protéger de la foule.

Tellement de regards croisés et partout la solitude du citadin. Maladie urbaine. Le meilleur endroit pour être invisible c’est au cœur de la … des corps qui passent. Anonymes derrière leurs masques.

A lumière, celle qui diffuse derrière le ciel gris, celle des enseignes pour guider nos soirées, celle des réverbères pour empêcher nos nuits.

La lumière parasite qui sécurise et oriente nos pas. Parce les brigands, les bandits, enfants solitaires, qui ont mal grandis dans la perte de leur sens de l’orientation, loin du centre ville. Dans leur quartier de bêton inhumain.

Les sourires avec leurs langues , leurs accents, leurs origines diverses pour enrichir la culture commune … la mixité, diffuser la peur de l’autre.

D’un restaurant à l’autre, d’une épicerie au confort d’une cuisine, d’un oiseau sur la branche qui contemple la grue. L’homme fait son nid.

Fourmilière, bestiaire des rues où chacun interprète un rôle à jouer, un destin à déjouer pour occuper sa vie et justifier le quotidien.

Le bitume sur la route et l’architecture globale d’un organisme en perpétuelle mutation. Là où l’ultra –riche croise le chemin de celui qui n’a rien. La ville qui ne connait que sa propre limite.

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